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Comment enseigner la philosophie pendant la fermeture des lycées ?

lundi 16 mars 2020, par Acireph

Nous n’avons pas attendu la fermeture des lycées pour réfléchir à d’autres manières de faire progresser nos élèves que le cours traditionnel. Voici, rédigée dans l’urgence vu les circonstances, une petite sélection non exhaustive des possibilités, testées par des membres de l’acireph, et appelée à être complétée les prochains jours.

Suggestions bienvenues (écrire à admin@acireph.org) !

Philosophie en vidéo

L’excellente chaîne YouTube de M. Phi propose des vidéos attractives, bien expliquées, tout en restant très ambitieuses sur le plan théorique.

https://www.youtube.com/channel/UCqA8H22FwgBVcF3GJpp0MQw

On peut par exemple demander à nos élèves de visionner une vidéo puis de remplir un questionnaire ou de rédiger un paragraphe sur le même sujet.

Exercices en ligne

Des exercices sur le site https://learningapps.org (merci à Fanny Bernard, Cédric Eyssette et Guillaume Lequien). Ils sont principalement consacrés à des repères ou à des points techniques du programme.

Par exemple :

Chacun peut s’emparer de cet outil pour créer ses propres exercices.

Écriture interactive

Sur l’éditeur collaboratif framapad.org, on peut créer des "pads" plus ou moins durables pour écrire un texte, seul ou à plusieurs. Le professeur, une fois que l’élève lui a communiqué l’adresse du pad, peut venir voir l’avancée du travail, faire des remarques directement dans la copie, et même discuter en direct avec l’élève.

Certains ENT proposent des éditeurs collaboratifs aussi, mais en cette période, ils sont souvent dépassés par le nombre de connexions simultanées.

Activités complètes

Un dossier très approfondi, bien qu’encore en construction, sur le rapport humain/animal du point de vue éthique (merci à Stéphane Dunand), qui comporte des éléments de cours, des textes d’auteurs, et des questionnaires pour valider la compréhension des uns et des autres :

https://docs.google.com/document/d/17wgaNfQiHmgO86ASFFqBEXXjDzxfaJUIRcTOGyctexo/edit#heading=h.kyoiqzym8vak

Sur le site de l’acireph, on trouvera une présentation de différentes formes de questionnaires à joindre par exemple à des textes d’auteur : Des QCM en philosophie ?.

Révisions

De nombreuses applications en ligne proposent de programmer des questionnaires corrigés. Citons Kahoot, Quizlet et d’autres encore. L’application pronote utilisée dans de nombreux lycées le permet aussi. Certaines permettent des questions ouvertes, d’autres non.

Pour un usage local (sans passer par un site internet), il y a l’excellent et déjà ancien Anki.

Une fois l’application installée sur un ordinateur ou un smartphone, l’élève peut télécharger des ensembles de cartes de révisions crées par son professeur. L’application anki les lui présentera avec un algorithme permettant d’optimiser les intervalles entre deux révisions. Pour chaque question, c’est à l’élève d’évaluer la pertinence de sa réponse par rapport à la correction donnée par la carte.

Quelques réserves...

Les outils numériques peuvent être d’une grande utilité dans l’enseignement. Nous devons tout de même rappeler quelques réserves :

  • Tous les élèves n’ont pas un accès aussi bon à l’Internet, ni même, à un ordinateur performant.
  • Le temps passé devant des écrans est déjà préoccupant pour certains.
  • Pour certains enseignants, la production de ressources numériques demande un travail supplémentaire et inhabituel, qu’on ne peut exiger du jour au lendemain.
  • De nombreuses applications en ligne dédiées à l’enseignement (ou non) ont une vocation lucrative et donc collectent abondamment les données personnelles de leurs utilisateurs. Elles sont rarement de droit européen. Nous ne devrions pas obliger nos élèves (ni être obligés nous-mêmes) à consentir aux politiques de collecte et d’usage des données de ces sociétés.
  • L’Éducation nationale n’équipe pas les enseignants en ordinateurs personnels, contrairement à de nombreuses entreprises privées. Certains pourraient considérer que leur matériel personnel n’a pas à être utilisé pour un usage professionnel.
  • Peu d’applications appliquent les principes du logiciel libre.
  • Une machine ne remplacera pas un être humain pour l’enseignement, comme en témoigne par exemple cet article de Kuhl,P.K.,Tsao,F.M.,&Liu,H.M. paru en 2003 dans PNAS.